Que peut-il bien y avoir de commun entre Mai 68 et le mouvement des Gilets jaunes? Cinquante ans après, l'«événement» parle encore, et les objectifs portés par les mouvements de contestation trouvent un écho avec les Gilets jaunes?: les salaires, la reconnaissance sociale, la démocratie. La recherche d'une démocratie active, réelle et à tous les échelons de la société trace un fil entre les deux moments. Ce livre propose de retisser une analyse replaçant le mouvement des Gilets jaunes dans la longue chaîne de mouvements populaires porteurs d'aspirations démocratiques radicales qui se sont manifestés à l'échelle internationale depuis les années 1960.
De longue date, la protestation sociale est porteuse des préoccupations écologiques, de la demande de transformation radicale du travail, d'une volonté d'organisation démocratique et collective des entreprises et des services publics,
ainsi que d'une démocratie sous le contrôle direct du plus grand nombre pour développer ce qui peut et doit être commun.
Ce que disent les mouvements populaires et les contestations radicales compose une sorte de projet, un espoir autant qu'un programme qui reste à écrire?: Mai 68 est un arbre de la liberté comme le furent ceux plantés en 1793 en France. Pour renouer ce fil, l'auteur étudie avec précision ce qui s'est passé, dans les entreprises, les services, les villes et les universités, ce qu'ont fait les divers partis et organisations afin de tenter d'élucider pourquoi il s'agissait alors d'une «révolution sans révolution». Un livre qui permet de comprendre comment nous en sommes arrivés à la situation actuelle qui appelle à reconstruire un espoir en confrontant ces réflexions aux questions posées par les Gilets jaunes.